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vendredi 4 avril 2008

Sam Cooke











Sam Cooke est un auteur, compositeur et interprète soul américain. Sa carrière, au summum au début des années 1960 et qui fut brutalement interrompue par sa mort accidentelle, a fait du chanteur le père spirituel du genre.



Biographie

Enfance
Sam Cook, né dans l'Etat du Mississipi, fut l'un des 8 enfants de Madame et Charles Cook, son père pasteur baptiste. Alors qu'il était encore tout petit, la famille partit s'installer à Chicago en 1933. Dès son plus jeune âge, Sam témoignait d'un goût et d'un talent certains pour le chant, évidemment confiné au genre religieux (la grande influence paternelle aidant). Il fit un temps partie, avec trois de ses frères et soeurs, d'un groupe judicieusement baptisé The Singing Children ; par la suite, adolescent, le jeune Sam rejoignait les Highway QCs, groupe gospel local. C'est bien parce qu'il y fait une forte impression qu'on lui propose, à l'âge de 19 ans (1950), de joindre la formation réputée des Soul Stirrers.

Les débuts
Le chanteur, qui a ajouté un "e" à son nom de scène, explose. Gagnant en maturité et en confiance au sein du groupe, il devient une star aux yeux de la communauté noir américaine. Cooke, pourtant, voit au delà de la sphère communautaire : ses premiers contacts avec l'industrie du disque et le succès du groupe lui ont donné l'envie de conquérir un public plus large encore. Ses aspirations sont pourtant incompatibles avec les normes de l'époque ; non seulement Sam est noir, mais il est surtout hors de question de s'émanciper du gospel et de la relation à Dieu qu'il entretient en tant que membre de la très croyante communauté afro-américaine.
C'est donc sous le pseudonyme de 'Dale Cooke' qu'il enregistre Lovable son premier single solo, en 1956. La supercherie est vite démasquée, et le ton "pop" du titre fait scandale. 'Art Rupe', le puissant producteur à la tête de 'Specialty Records' (le label des Soul Stirrers), n'est pourtant pas hostile par principe à une carrière en solo de Cooke (en qui il pouvait sentir un nouveau Little Richard) ; l'ambition du jeune chanteur et les divergences d'envies finissent par avoir raison de leur relation. Sam Cooke quitte le groupe et son label.

You Send Me
Le label 'Keen' signe le jeune chanteur début 1957. L'affaire se révèle très vite bonne : Sam Cooke enregistre, sous son véritable nom cette fois, You Send Me. Le titre, figurant sur la Face B de son premier single chez Keen (le label ayant mis en avant, par sécurité, sa reprise de Summertime), rencontre un succès fabuleux. Six semaines passées en tête des ventes R&B et, fait rare pour l'époque, plus grande des ventes Pop pour 3 semaines amènent Cooke à sortir, début 1958, son premier album, éponyme.
Durant les deux années qu'il passe chez 'Keen', Cooke commercialise 4 LPs sur lesquels figurent nombre de ses oeuvres les plus marquantes. You Send Me, évidemment, mais aussi Wonderful World, Only Sixteen, For Sentimental Reasons, Crazy she calls me.. l'artiste, excellant dans l'écriture et l'interpretation des ballades, adopte une douceur dans le style dont il ne s'émancipera que rarement par la suite.

Du R&B à la Soul
En 1960, gêné par les marges que lui impose 'Keen' et alors que se multiplient les propositions alternative, Cooke signe chez RCA Records. Ses premiers LPs témoignent de la particularité d'un chanteur tiraillé entre ses origines artistiques (gospel) et ses ambitieuses aspirations (pop). Il adopte un style musical bâtard, sorte de R&B mâtiné de mélancolie (My Kind of Blues, 1961) qu'il émaille pourtant parfois d'une énergie qui lui offre plusieurs tubes : Chain Gang, Twistin' the Night Away, et surtout Bring It on Home to Me.
L'année 1963 fait ainsi figure de rupture. Il enregistre cette année là son 7è album pour RCA, Night Beat. L'oeuvre surprend par son traitement instrumental, minimaliste, Cooke ayant décidé de mettre pour la première fois sa voix en avant. Le résultat est d'une efficacité frappante, la force émotive du blues désormais bien connu du chanteur étant sublimée par la puissance de son interprétation. Peu après enregistre-t-il un Live lors d'un concert à Miami ; accompagné par King Curtis et son groupe, le chanteur, par sa communion avec l'audience et l'énergie qu'il y dégage pose les galons d'un nouveau genre dont on lui attribuera à posteriori la paternité : la soul.
Fin 1963, Sam Cooke est l'un des artistes noirs les plus populaires de tous les temps. L'aisance économique dûe au succès, alors exceptionnelle pour un afro-américain, lui permet d'envisager serieusement l'indépendance totale dans la création artistique. Alors qu'il approche le métier de producteur, le chanteur empreint son travail du contexte socio-culturel de l'époque, particulièrement sensible à l'émergence d'un mouvement de la jeunesse poussé (notamment) par Bob Dylan et son Blowin' in the Wind. C'est ainsi qu'il écrit A Change is Gonna Come, considérée par beaucoup comme son chef d'oeuvre. Le titre figure sur le 16è album du chanteur, "Ain't that Good News". C'est durant ces mêmes sessions que Cooke enregistre Shake, un titre pop résolument tourné vers le grand public.

Une fin soudaine
C'est à ce moment, qui semblait annoncer un tournant de carrière, que Sam Cooke est mystèrieusement retrouvé mort le 11 décembre 1964 dans un motel californien. L'enquête des autorités, impliquant la propriétaire de l'établissement et une prostituée, a officiellement abouti à la conclusion d'un meurtre excusé par la légitime défense. Le chanteur, furieux de la disparition de sa compagne d'un soir, aurait effrayé et violenté la responsable du motel à un point qu'elle fut excusée d'avoir usé de son arme à feu pour se protéger.
Le flou entourant le règlement de l'histoire a largement encouragé la polémique autour d'une mort qui choqua profondément la communauté afro-américaine. Sam Cooke fut enterré au cimetière de Forest Lawn, en Californie.

Héritage
Au delà de l'ensemble des artistes soul (Otis Redding, The Supremes, Al Green pour n'en citer que trois), dont les destins sont liés de façon obligée à celui de Sam Cooke (comme ils le sont à celui de James Brown), nombreux sont ceux et celles qui se réclament du chanteur : les rockers The Animals, Simon et Garfunkel, Van Morrison, James Taylor, the Beatles (John Lennon en particulier), John Mayer, Bruce Springsteen, The Band, Terry Reid, Steve Perry ; les rappeurs Tupac, Nas, Joe Budden, The Roots ; le réalisateur Spike Lee.

Notes / Sources
Nombre d'albums de Cooke furent commercialisés à la hâte, peu après la mort du chanteur. Au delà de l'opportunisme de la démarche commerciale, il faut souligner que ce brusque sursaut de popularité a permis aux fans de l'artiste de découvrir l'essentiel de son oeuvre avec les Soul Stirrers, à travers le complet et éponyme LP (1964) mais surtout "The Gospel Soul.." (1965).
Deux éléments, antérieurs à l'enregistrement du morceau, ajoutèrent à la force d' A Change Is Gonna Come : la mort de Vincent Cook, le fils de Sam alors âgé de 18 mois, en juin ; le refoulement d'un hôtel "whites only" puis l'arrestation pure et simple de Cooke et de son groupe, en Louisianne, en octobre.
Sources : Allmusic, le site officiel du chanteur, Songs of Sam Cooke, The History of Rock and Roll, Our uncle Sam ; Wikipedia anglais.

Discographie
1958: Sam Cooke (Keen)
1958: Encore (Keen)
1959: Hit Kit (Keen)
1959: Tribute to the Lady (avec Billie Holiday) (Keen)
1960: Hits of the Fifties (RCA)
1960: Cooke's Tour (live) (RCA)
1960: Thank God (Keen)
1960: Swing Low (RCA)
1960: The Wonderful World of Sam Cooke (Keen)
1961: My Kind of Blues (RCA)
1962: Twistin' the Night Away (RCA)
1963: Mr. Soul (RCA)
1963: Night Beat (RCA)
1963: Live at the Harlem Square Club, 1963 (RCA)
1964: Sam Cooke at the Copa [live] (ABKCO)
1964: Ain't That Good News (RCA)
1964: Soul Stirrers (Sar)
1965: Shake (RCA)
1965: Try a Little Love (RCA)
1965: The Gospel Soul of Sam Cooke with the Soul Stirrers, Vol. 1 (Specialty)
1968: The Man Who Invented Soul (RCA)
1968: Right On (Cherie)
1970: The 2 Sides of Sam Cooke (Specialty)
1975: Gospel Soul of Sam Cooke With the Soul Stirrers, Vol. 2 (Speciality)
1975: Sam Cooke Interprets Billie Holiday (RCA)
1979: When I Fall in Love (Nut)
1997: Super Stars (Super)
2005: One Night Stand: Sam Cooke Live at the Harlem Square Club, 1963 (RCA)

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